mardi 24 mai 2022

Les deuils secondaires parlons-en !

Lorsque nous évoquons le deuil, nous pensons à la perte d'un être cher, proche, ami ou animal. Une expérience déjà bien assez difficile à vivre. Mais à cela s'ajoute les deuils secondaires. Divers deuils qui parfois ne sont pas pris en compte, alors qu'au contraire, il est aussi important de les considérer. Secondaire, car ils viennent se rajouter et amplifier ce vécu déjà bien douloureux de la perte d'un être cher. 

En effet, les deuils secondaires sont multiples et variables, selon l'histoire de chacun. Ils sont ressentis après la première perte et peuvent avoir des répercussions sur différents aspects de la vie. Un amalgame de fait qui déferle et qui ébranle la réalité fragile du moment. Ces pertes peuvent être d'aspect physique ou social. Cela peut concerner la perte d'un bien immobilier, un véhicule, des projets en communs… Cela concerne également l'aspect de projection que l'on se faisait de la personne disparue. Lors de la perte d'un parent, par exemple, l'enfant et ce peu importe son âge, peut avoir la croyance que ce parent était immortel et que rien ne pouvait lui arriver. Cet exemple, je l'ai entendu de nombreuses fois. 

Les croyances et les attentes que nous pouvons avoir sur la vie ramènent à des questions existentielles importantes dans le processus du deuil. Ce sont des pertes supplémentaires à gérer en plus de la perte de la personne aimée. C'est pourquoi il est important de les identifier et de les considérer. Les reconnaître comme ce qu'elles sont afin de se donner les moyens de se reconstruire petit à petit.

Il y a tellement de facteurs impactant et parfois destructeur qui peuvent paralyser durant des années. Trouver un accompagnement adéquat si besoin afin de trouver de l'aide pour réorganiser et restructurer notre "monde". Cela va demander de la patience et du temps que seul nous-même pouvons-nous apporter. Demander de l'aide est déjà un grand pas pour pouvoir se reconstruire. Cela ne ramènera pas l'être aimé, mais pourra avec le temps adoucir ce processus difficile qu'est le deuil.


Bien à vous.

Sandrine Charles.

Thanadoula / Sage femme de l'âme.




jeudi 12 mai 2022

Mon histoire de proche aidant ?


Il arrive parfois que du jour au lendemain la vie bascule nos habitudes du quotidien. La maladie, un accident, un handicap et voilà que nous devenons proches aidants bien malgré nous. Pour beaucoup ce rôle "est normal", car il est important de prendre soin de nos proches. Mais comment ne pas se perdre soi-même, comment ne pas s'oublier ? 

En ce qui me concerne je suis devenue proche aidant pour ma maman bien avant que sa maladie ne l'invalide. Il y a plus de 12 ans, je me suis occupée naturellement d'elle. Étant diabétique et sans véhicule, elle avait régulièrement besoin que je sois présente pour l'accompagner en courses ou à ses rdv, bien qu'elle gérait très bien ses prises de médicaments et ses injections elle était rassurée de ma présence. À cette époque, j'étais mère au foyer et je pouvais être présente à la moindre demande. Mais au fil du temps, je n'avais plus une minute à moi, et je m'épuisais alors que sa maladie et l'âge progressait. Je suis devenue proche aidant par devoir et par loyauté. Mon expérience en tant que proche aidant n'a pas été simple et je n'avais aucun appui extérieur. 

Lorsque l'épuisement arrive, il est un signal d'alarme important à ne pas négliger. 
Pour ma part, j'ai gardé la tête dans le guidon et j'ai continué à faire encore et encore pour le bien de ma maman et des miens. Il faut dire que des fondations et autres associations pour soulager les proches étaient à leur prémices. Une gentille infirmière m'avait parlé d'une fondation qui offrait la possibilité qu'une personne vienne de temps en temps pour prendre le relai, une heure ou deux. Elle m'a aussi prévenue de faire attention à moi. Mais j'étais déjà tellement investie que je n'entendais pas cette bienveillance, je ne la comprenais pas non plus, car je ne me sentais pas suffisamment épuisée, du moins en surface. Et je cherchais à avancer tant bien que mal par mes propres moyens. 
Ben oui, ça va le faire, je vais y arriver. Et puis c'est mon rôle après tout. En réalité, je ne savais pas quoi faire, tout en étant dans une forme de culpabilité, d'impuissance et aussi redevable face à ma maman. Je me suis sentie assez vite dépassé par ce qui m'arrivait. Ma vie de famille était aussi compliquée, et je devais tenir la barre du navire et ne pas faire naufrage. Mais à quel prix ? 

Fort heureusement à force d'entendre des personnes du corps médical me dire de faire attention, j'ai enfin pris la décision de ne plus me laisser submerger et d'accepter d'être aidée. J'ai alors commencé à prendre conscience de tout l'épuisement moral qui m'envahissait. Non je n'abandonnais pas ma maman, mais je me devais de prendre soin de moi aussi.

Voilà pourquoi je voulais partager mon histoire. Le rôle de proche aidant est très important mais attention de ne pas se léser. Aujourd'hui. l'accompagnement de nos proches est de plus en plus mis en avant. Grâce à l'accompagnement de doula de fin de vie ou à des fondations ou associations, cela peut se faire dans la bienveillance et le respect de chacun sans qu'aucun ne soit léser, épuiser ou pire encore. Ces approches permettent de pouvoir vivre plus calmement ses expériences de vie et de pouvoir partager des moments important avec nos proches, tout en restant calme et disponible.

Mes choix de formation professionnelle découlent également de mon expérience de vie. Et si cela peut aider alors j'en suis très heureuse. Ne restez pas seul, il y a de nombreuses possibilités qui permettent que chacun en ressorte gagnant.

Bien à vous.

Sandrine Charles.

Thanadoula / Sage femme de l'âme.



lundi 2 mai 2022

Faire son deuil...ou vivre son deuil ?


Lors d'une discussion autour du deuil que j'ai eu dernièrement avec une connaissance, elle me racontait que son ami avait perdu un proche voilà bientôt un an et qu'il n'allait pas bien en ce moment. Elle pensait qu'une fois que son ami aura fait son deuil cela irait beaucoup mieux. Je me suis permis de lui faire part de mon point de vue. En effet, je pense qu'un deuil ne se fait pas, mais qu'il doit se vivre au jour le jour et qu'il n'y a pas de règles ni de mode d'emploi. Le mot faire n'a pas sa place dans le deuil, mais cela reste mon point de vue bien sûr ! 
Il faut dire que le mot faire prend tellement de place dans la société...mais faire quoi au fond ? 

Contre toute attente le mot vivre a plus de sens. Surtout dans un moment comme le processus du deuil. Il n'y a rien à faire. Le temps de cicatrisation dépend de plein de facteurs propres à chacun (e). Sans compter que parfois un deuil vient réactiver des deuils du passé. Parfois aussi, cela vient réveiller des blessures enfouies qui étaient pourtant bien cachés. Oui, des deuils nous pouvons en vivre de différentes manières, perdre quelqu'un, vivre un changement de lieu, de pays, une maladie qui contraint à procéder à des changements dans son quotidien, un adolescent qui termine l'école obligatoire peut aussi vivre une forme de deuil. Il quitte une sphère qu'il connait avec des repères qu'il a construit. Bien entendu cela ne se vit pas de la même manière quoi que… Mais ils sont a considérer, car cela provoque des blessures internes et parfois profondes. Reconnaître ses blessures, c'est comme panser une plaie.

Tout le monde expérimente le deuil à sa façon et il n'y a aucune manière plus juste ou fausse qu'une autre, dans ce domaine chacun (e) doit vivre ce qu'il a à vivre, et de la manière qui est le plus juste pour lui. De plus, le ou les deuils vécus font ensuite partie de nous, une part en soi en lien à celui, celle qui est partie. Malgré tout, une peur submerge pour bon nombre d'entre nous, celle d'oublier la personne chère à notre cœur. Mais en réalité, on n'oublie jamais on vit avec, on ne s'habitue pas non plus, on construit autour de ce manque, de cette perte. Et au fil du temps les souvenirs restent et les bons moments sont ancrés en nous. C'est ainsi qu'a travers nous, nous faisons vivre "l'autre". Cet autre qui comptait tant pour nous. 

"Il faudra du temps pour que la personne qui est en deuil voit le bout du tunnel mais elle y arrivera c'est une certitude, dis le Dr. Christophe Fauré spécialiste du deuil." Il l'explique parfaitement bien dans son livre vivre le deuil au jour le jour. Dans cette conférence vidéo que je partage avec vous, il parle des différentes étapes du deuil avec beaucoup de compassion. Il aide à déculpabiliser sur notre sentiment de ne pas avoir pu...de ne pas avoir été là...ou de n'avoir rien vu ! 
Je vous encourage à lire son livre qui est vraiment une aide précieuse dans ces moments de douleurs.


Mais au fond vivre son deuil ne nous ramène t'il pas à notre propre existence ?

Bien à vous.

Sandrine Charles. 

Thanadoula / sage femme de l'âme.

Comment passer les fêtes de fin d'années durant le deuil ?

Les fêtes de fin d'année sont souvent des moments de joie ou peuvent s'entremêler des moments de tristesse. En effet, Noël est une p...